Le travail de Leslie L. Lhussiez renvoie directement à l’étymologie du mot « démarche », il tente de marquer les frontières entre l’individuel et le sociétal, cherche les limites de l’intime et de l’extime pour aboutir à des œuvres qui se posent à la marge et s’affirment comme marginales.

La cartographie de son terrain de recherche s’étend sur les chemins que chacun de nous parcours avec plus ou moins de conscience et nous mène à plonger dans l’héritage reçu (culture, nature, liens transgénérationnels) afin de cerner ce qu’il en est de son être.

De nombreuses ramifications s’échappent de cet axe, le corporel, l’animal, la racine, la sensualité, la vérité, le rituel, l’archaïque… et Leslie Lhussiez se met en quête de leurs traces, qu’elles soient ombres ou reflets, empreintes ou mouvement mais aussi échos ou sillons mémoriels.

Par son cheminement artistique elle rend pesant ce qui semble léger parce que si l’âme est évanescente ce qui la façonne est dense. Elle fouille et lutine du côté de l’onirique et du mythe pour nous empêcher de rêver parce qu’elle sait le songe mystifie. Seul compte le réel.